Heureusement que j’ai conserve mes habitudes indiennes, fit-il en souriant, et que je porte toujours avec

Les jeunes gens se regardaient, ils ne comprenaient rien a cette humeur singuliere; car, malgre la gaite de ses propos et le laisser-aller de ses manieres, le front de l’aventurier demeurait soucieux et son visage gardait le masque froidement railleur qui lui etait habituel. De conditions? Nous n’en accepterons aucune, caballero, et si vous ne consentez pas a nous laisser passer nous pourrons vous contraindre a le faire, si graves que doivent etre pour vous et pour nous les consequences d’une lutte. A Mexico, des que la nuit est tombee, il est defendu, a moins d’une permission speciale qui ne s’obtient que fort difficilement, de circuler a cheval dans les rues; cependant l’aventurier semblait fort peu se preoccuper de cette defense, du reste son audace etait parfaitement justifiee par l’apparente indifference des celadores dont ils rencontraient bon nombre sur leur passage et qui les laissaient galoper a leur guise sans risquer la moindre protestation a cet egard. Et toi, Pastoure? –Oh! moi, dit Pastoure, je comprends qu’aujourd’hui, si on est ton ami, il faut que tu sois le roi de la chasse; je vais me poster a cote de M. . Le soir, a Bormes, dans la maison ou des amis lui donnaient l’hospitalite, Pastoure, seul, en chemise, au moment de se mettre au lit, levait les bras vers le plafond et ronchonnait: –Une supposition, que je dise a mon brave Maurin ce que je pense de sa conduite d’aujourd’hui, il m’enverrait au bois! Et au bois ou au diable, quand c’est un Maurin qui vous y envoie, il faut bien qu’on y aille, pechere! Alors, sur ce qu’il a fait aujourd’hui, je ne lui ai pas dit ce que je me pense au dedans de moi.

Il avait fait construire la un magnifique chateau, d’ou l’on apercevait toute la cote avec ses golfes et ses caps, d’un cote jusqu’a Camara, de l’autre jusqu’a Saint-Mandrier et a la rade de Toulon. Voyons voir, fit Maurin gouailleur.

Cette cavalcade etait conduite par don Jaime ou Olivier, ou Adolfo, comme il plaira au lecteur de le nommer.

On imagine tres bien d’excellents rois et meme de bons tyrans!.